2019/2020

Le CDN d’Orléans a accueilli en 2020
son spectacle 
Simon, la méduse et le continent.

ENTRETIEN VIDÉO AVEC LOUISE EMÖ

LOUISE EMÖ

Autrice, dramaturge, metteuse en scène

Autrice, dramaturge, metteuse en scène, slameuse et traductrice, Louise Emö cherche à faire coexister des formes d’art de la parole et de la gestuelle, sur un plateau, de façon chorégraphique, puriste et urbaine.

Le CDN d’Orléans a accueilli en 2020 son spectacle Simon, la méduse et le continent.

Elle travaille actuellement sur Sauts de l’ange avec les membre permanents de sa compagnie La PAC (ParoleAuCentre) et des « équipes éphémères ». Le CDN d’Orléans l’a accueillie le temps d’un stage avec les élèves du Conservatoire à Rayonnement Départemental d’Orléans.

VOTRE RENCONTRE AVEC LE THÉÂTRE ?

Ma grand-mère m’a emmenée à la Comédie-Française voir le Cid. J’avais entre 5 et 9 ans et je ne comprenais pas trop ce que les gens disaient sur le plateau mais je me suis sentie appelée par le fracas, la fureur. Je me suis dit : tiens c’est peut-être là où l’on peut se sentir bien dans la vie.

LA TRANSMISSION À QUOI ÇA SERT ?

C'est formateur de former. On est en constant apprentissage de la spécificité de notre technique et de notre métier. Ça ne fait que 4 ans que l’on travaille professionnellement.

Il y a aussi un exercice d’humilité, de se déplacer par rapport à un groupe de gens qu'on rencontre. Nos personnes n'ont pas d'intérêt en soi, il s’agit de placer l’oeuvre au centre, l'amour du jeu et la difficulté de la pratique.

On a l'impression que la transmission modifie l'ambiance morale des jeunes gens qu'on croise depuis depuis le début de l'automne aussi. C'est encore plus fort parce que les temps sont anxiogènes, troublés, incertains et d'autant plus pour cette jeunesse un peu désoeuvrée qui se destine à un métier qui était déjà plus ou moins en PLS. Ce métier est dur mais c'est possible et ça vaut le coup !

VOTRE TRAVAIL AVEC LES JEUNES ?

Lors des différents stages dans les CDN et les Conservatoires, on - c’est à dire des membres permanents de LaPAC (LaParoleAuCentre)- propose aux groupes qui constituent les « équipes éphémères » de s'emparer de la partition en cours de construction du spectacle Sauts de l’ange. On leur propose de réécrire ou d'écrire des morceaux du texte. Il y a des canevas et des intentions qui sont données mais on essaie de très peu discourir, d’être au maximum au plateau et dans « le faire », « la pratique ». On essayer de les faire répondre à notre problématique névralgique qui s'articule autour de la notion des mots trop grands. C'est à dire des mots qui nous dépassent, qui nous entravent et qui nous stimulent à la fois et qui semblent se décharger de leur sens à force d'être usités comme le succès, la famille et en l’occurence pour ce spectacle là, le suicide.


La question du vocabulaire me passionne c’est à dire constituer un vocabulaire de compagnie associé à un fonctionnement scénique particulier et en même temps le vulgariser, le rendre transmissible. C'est assez beau de voir que les termes voyagent entre les gens qui en déplacent le sens. Ce n’est pas fonctionner en vase clos, on confronte notre travail à d'autres regards. Cela nous remet un peu à zéro, aux fondamentaux, à la base. C'est dur, on repart de zéro !

2020/2021

Studio éphémère

Stage animé par l'autrice et la metteuse en scène Louise Emö (Compagnie LA PAC - La Parole Au Centre) avec les élèves du Conservatoire à Rayonnement Départemental d'Orléans. Du 25 au 29 janvier 2021