GÉNÉRIQUE

De et avec Ruth Becquart, Robby Cleiren, Jolente De Keersmaeker et Frank Vercruyssen
Texte Ingmar Bergman
Traduction Vincent Fournier
Costumes An D'Huys
Lumières Stef Stessel

Production tg STAN et de Roovers
Coproduction Festival D’Automne à Paris, Théâtre de la Bastille (Paris), Théâtre Garonne (Toulouse)

presse

On est très vite rattrapé et happé par le jeu incroyable des acteurs qui insuflent de la légèreté et des silences dans les dialogues. Ce que Frank Vercruyssen appelle “mettre de l’air et de l’ironie”. On peut aussi qualifier cela de détachement. Rien n’est appuyé ou surjoué, tout est dit avec élégance et simplicité. La passion, la douleur, l’enfance et l’amour traversent cette pièce. Des scène de la vie, simples, jouées sur un moderato langoureux, sans précipitation par ces quatre comédiens exceptionnels.
Stéphane Capron, Sceneweb

Évoluant dans un décor léger et malléable, les quatre comédiens servent à merveille le texte d'Ingmar Bergman. Avec une intensité qui va crescendo, où la langueur savamment entretenue peut déstabiliser, ils mettent en relief les répliques ciselées du dramaturge et réalisateur suédois, parfois extraites de son autobiographie « Laterna magica » ; ils révèlent l'humour aigre-doux et l'humanité dissimulés sous la cruauté et l'ironie de façade.
Stéphane Bouquet, Les Échos

C'est du très grand art.
Jean-Pierre Thibaudat, Mediapart

Fidèles à l'esprit de Bergman, avec cette langueur, cette sobriété gorgée de cruauté, ces instants de douceur aussi, les comédiens rendent tres humains ces personnages déchires au plus profond de leur être, sans les juger. Avec leur accent nordique, ils sont plus vrais que nature.
Mathieu Pérez, Le Canard enchaîné

Les acteurs de tg Stan et de De Roovers s'emparent à leur manière : peu de décor, des costumes qui n'en sont pas, du théâtre à vue, dans la cage noire du Théâtre de la Bastille. Mais cette manière fait merveille, parce qu'elle repose entièrement sur le jeu, un jeu pirandellien qui sans cesse brouille les rôles et les places – qui parle ? L'acteur ? La personne derrière ? Le personnage ? Comment ces trois états se nourrissent-ils les uns les autres ? – pour mieux faire apparaître le cœur dur et vivant des choses : la jalousie, l'envie folle d'aimer sans calcul, la perversité et le désir de possession, la situation impossible de cette femme qui paie deux fois plus cher que les hommes son infidélité et son désir d'être libre, la position de l'enfant…
Ruth Becquart (Marianne), Robbie Cleiren (le mari), Jolente De Keersmaeker (l'enfant) et Frank Vercruyssen sont remarquables, qui s'offrent tout entiers, avec la maîtrise qui est la leur, à ce jeu de rôles qui n'a rien de purement formel, mais au contraire met à nu la complexité des sentiments de ces êtres qui s'aiment et se blessent à en mourir. Et c'est bien l'émotion qui gagne, à la fin, sans jamais avoir été convoquée de manière racoleuse.
Fabienne Darge, Le Monde

Totalement saisi par la présence de ses comédiens hors normes, intenses et mimant avec justesse la vie, la vraie, le public se laisse embarquer pour chaotique voyage au plus prés de l’humain.
L'Œil d'Olivier

Mais tg STAN et de Roovers vont plus loin en utilisant la musique diégétique comme métaphore filée. Les collectifs prennent un malin plaisir à torturer l’habillage sonore l’interrompant constamment. Ainsi les comédiens lancent-ils la musique pour la couper sèchement. Ce faisant, l’idée de rupture est constamment évoquée, preuve s’il en est que rien n’est si balourd chez les tg STAN (et malgré ce qu’ils veulent nous faire croire). Saluons enfin la truculence d’une scène bien spécifique durant laquelle les comédiens se moquent des poses parfois discutables du théâtre contemporain telles qu’adoptées par certains de ses faiseurs, réaffirmant la volonté d’un théâtre sans esbroufes.
Alban Orsini, Culturopoing

Le résultat est une réussite. Les quatre comédiens sont au meilleur de leur forme, la distribution fonctionne à merveille. On est pris immédiatement par ce qui se joue sous nos yeux, médusé par la puissance de vérité du théâtre quand il est mené de la sorte, sans artifice, dénudé, offert dans sa moelle. Ruth Becquart mène le jeu dans le rôle central et nous subjugue de bout en bout. On retrouve la finesse et la lucidité sans pareille de Bergman dans son auscultation du couple et des rapports humains, cette façon qui lui est propre de dépecer la psychologie humaine, de mettre en balance sur le plateau sincérité et mauvaise foi, sans que l’on sache sur quel pied danser. On renoue avec le tragique bergmanien et la légèreté que le TG Stan apporte systématiquement, sans tomber dans le cabotinage et on leur en sait gré. “Infidèles” déploie donc avec une belle tenue sa charge dramatique et ses enjeux narratifs, son réalisme noir, tout en gardant toujours une soupape de secours via l’humour, cette espièglerie et cette connivence particulière avec le public que la compagnie a toujours su préserver et qui fait l’une de ses plus belles qualités. Comme quoi l’on peut être grave et profond sans se prendre forcément au sérieux. Belle leçon !
Marie Plantin, Pariscope



INFIDÈLES

jeudi 28 mars 20h30
vendredi 29 mars 19h30
samedi 30 mars 18h00

Durée : 2h00 – salle Antoine Vitez

Après Scènes de la vie conjugale et Après la répétition en 2013, le collectif d'acteurs belges mythique, novateur depuis plus de vingt ans, lecteur passionné et dramaturge infatigable, retrouve l’auteur Ingmar Bergman. Laissant les images, il rend hommage aux mots, à l’écrivain. Bergman écrit : « Il y a une représentation si ces trois éléments sont présents : la parole, le comédien, le spectateur. C’est tout ce dont on a besoin, on n’a besoin de rien d’autre pour que le miracle se produise. » Ce sera donc sa parole, les comédiens du tg STAN et il ne manquera que vous pour que ce miracle ait lieu.


« Lorsqu’on réfléchit en amont des spectacles, nous faisons un véritable va-et-vient au cœur d’une matière foisonnante, nous prenons le temps, et puis nous faisons des choix pour faire le montage textuel. Infidèles est passionnant car Bergman se met en scène lui-même : il est un personnage de la pièce et cela nous a donné envie de creuser la dimension autobiographique de son œuvre. »
Frank Vercruyssen

RENDEZ-VOUS

Vendredi 29 mars à l'issue de la représentation
Rencontre avec l'équipe
Atelier du CDNO