Écriture, mise en place, actions et
voix Erwan Ha Kyoon Larcher
Musique/son Tout Est Beau/ Erwan Ha
Kyoon Larcher
Régie générale/son Enzo Bodo
Création lumière
Vera Martins
Régie lumière en alternance Vera Martins/ Jérôme
Baudouin
Costume pyrotechnie Ann Williams
Artificière
Marianne Le Duc
Espace scénographique Ji Min Park et Erwan Ha
Kyoon Larcher
Production déléguée CENTQUATRE-PARIS
Coproduction Le Monfort théâtre
Avec le soutien de La DRAC
Île-de-France dans le cadre de l’aide au projet, L’association
Beaumarchais-SACD pour l’aide à l’écriture Cirque et l’aide à
la production, Nanterre-Amandiers, centre dramatique national,
l'Espace Périphérique (Mairie de Paris - Parc de la Villette)
Erwan Ha Kyoon Larcher est artiste
associé au CENTQUATRE-PARIS.
Ce spectacle est en tournée avec le
CENTQUATRE on the road.
Avec le soutien de l'Onda - Office national de diffusion artistique
Ruine prend la forme d’un Fort Boyard dadaïste où, stricto sensu, l’homme scie la branche sur laquelle il est juché (au sommet d’une potence) ; va au paroxysme de la résistance physique en enlevant un à un les blocs de ciment où il se maintient en équilibre précaire sur les mains ; ou, muni d’un arc, décoche des flèches dans une cible douée de parole qui, à chaque impact, lui répond (« Démerde-toi », « Change de peau quand ça ne te va plus… »). Complétons le chariot avec des alvéoles garnis d’œufs frais, des amphores, une plante grasse, des sacs de gravier et, en bréviaire, le Yi King, ou Livre des mutations, ancestral manuel divinatoire chinois, et l’on obtient l’agrégat résolument hétéroclite d’éléments à partir desquels l’archer Erwan Ha Kyoon exprime, sous une lumière crue, une sincérité rêche, tour à tour narquoise et tracassée (cf., égrenés en voix off, les clichés plus ou moins racistes liés aux Asiatiques). De telle sorte que l’échafaudage Ruine tient autant de la performance hardie que du spectacle au sens basique du terme – qu’à l’évidence, il n’a de cesse de chahuter et pervertir.
Gilles Renault, Libération
Pas tout à fait autobiographie mais
partant de questions très intimes, Ruine est une
suite d’actions où le prosaïque et l’exceptionnel avancent main
dans la main : chanter, danser, se tenir en équilibre sur les
mains – en apnée, en torche vivante ou sur des œufs, donc –
tomber, boire ou encore scier la branche sur laquelle on est assis.
Ou plutôt : une somme de stratégies pour tenter d’habiter ce
champ de ruines qu’on nous tend à la naissance comme un monde
allant de soi alors qu’y fleurissent comme des mines
anti-personnelles le racisme ordinaire, la violence décomplexée du
père de famille, les pièges du jeu des apparences. Et qu’il est,
aussi et surtout, impossible d’éviter la chute. Tout ça, Erwan
Larcher le dessine par le geste sans imposer de lecture équivoque.
Aïnhoa Jean-Calmettes , Mouvement
Erwan Ha Kyoon Larcher procède par
soustraction. Interprétant les conseils, les énigmes dignes
du Yi-King – ou Livre des mutations, texte chinois
ancestral dont le fonctionnement ludique et divinatoire l’a inspiré
–, que formule la carapace-oracle dès qu’il la perce de ses
flèches, ses actes sont les étapes d’un retour à soi. D’un
abandon du superflu. D’un acte à l’autre, l’espace
quasi-muséal se transforme. Le feu, l’eau, les cailloux ou le
béton que manie presque solennellement l’artiste donnent vie au
plateau. Ils en révèlent les voix, car dans Ruine, même les
plantes vertes ont le don de parole. Ils participent d’une sorte
d’animisme contemporain, par lequel Erwan échappe au tragique, et
atteint une forme d’absurde nourri par une subtile autodérision.
Anaïs Héluin, Sceneweb
1h15 - salle Antoine Vitez
Après une entrée remarquée dans les arts de la piste avec le collectif Ivan Mosjoukine aux côtés notamment de Vimala Pons et Tsirihaka Harrivel (GRANDE—) et de nombreuses expériences auprès de metteurs en scène, chorégraphes et musiciens, Erwan Ha Kyoon Larcher signe son premier solo. Autoportrait contrasté d’un homme moderne à la croisée des disciplines. L’artiste se fait équilibriste, danseur païen, batteur, acrobate, tireur à l’arc ou chanteur, et le spectacle prend la forme d’un jeu de piste accidenté.
Le jeudi 8 juillet
à l'issue de la représentation
Rencontre avec l'équipe