Mise
en scène et interprétation
Vanda Benes
Regard
extérieur Patrice Douchet
Collaboration artistique Christian Prigent
Lumière et création sonore Paul Gasnier
Sweetie de Philippe Malone -Editions Espaces 34, texte écrit dans le cadre d'une commande du théâtre de la Tête Noire, "Partir en écriture" qui a fait l’objet d’un « Atelier Fiction » sur France Culture dans une réalisation de Michel Sidoroff et dans l’interprétation de Vanda Benes.
Production Compagnie La belle Inutile, soutenue par le Conseil Départemental des Côtes d’Armor et la Ville de Saint-Brieuc
Coproduction
Le théâtre de la Tête Noire Saran – Scène conventionnée pour
les écritures contemporaines
Avec
le soutien du Centre Dramatique National Orléans / Centre-Val de
Loire
Vanda Benes est actrice.
Elle dirige avec le poète
Christian Prigent la compagnie La belle Inutile. Sur scène, depuis
son adolescence, elle interprète des textes classiques et
contemporains. À la radio, elle participe aux fictions et émissions
de France Culture, elle prête sa voix à des documentaires, des
méthodes pédagogiques ou des audio-guides. Elle tourne pour le
cinéma sous la direction de Jean-Louis Comolli, Ginette Lavigne,
Tonie Marshall, Philippe Harel, Eric Rochant et joue au théâtre
dirigée par Guy-Pierre Couleau, Joël Dragutin, Benoît Resillot,
Junji Fuseya et aux côtés d'Isabelle Lafon.
Actrice associée à La
Passerelle, scène nationale de Saint-Brieuc, elle y conçoit
(adaptation, scénographie, mise en scène et interprétation) en
2006, son premier spectacle, AranMor, d'après l’oeuvre du
dramaturge irlandais J.M.Synge, puis en 2009, son premier solo, sur
un texte de Christian Prigent : Peep-Show. Suivront La belle Parleuse
d’après le livre d’Alain Frontier qu’elle interprète avec
Christian Prigent, et Keuleuleu le vorace, écrit par Christian
Prigent.
Titulaire d’une maîtrise
de Lettres Modernes, d’un Master 2 recherche d'Études Théâtrales
et du Certificat d’Aptitude aux fonctions de professeur d'art
dramatique, elle a été formée auprès de Madeleine Marion, Claude
Evrard, Jean Périmony, Eloi Recoing, Denis Loubaton, Alain Françon,
Yves Marc.
De la commande qu’elle a
passé au compositeur Jean-Christophe Marti naît, en 2018, le
spectacle musical Tra La La ! Accompagnée au piano par Emmanuel
Olivier, Vanda Benes y interprète des textes et poèmes de Christian
Prigent.
1h10 - au Théâtre de la Tête Noire (Saran)
En co-accueil avec le CDNO
Spectacle annulé à cause des confinements
Une femme interpelle Sweetie : elle entend des vrombissements dehors, des bourdonnements derrière les murs. Qui peut bien produire ces bruits menaçants ? Farcesque, grotesque et politique, Sweetie est l’écho d’un petit monde qui préfère s’enfermer, empêcher toute mutation, tout accueil de l’autre, qu’il soit jeune ou étranger, pour préserver ce qui s’écroule de l’intérieur.
Sweetie par Vanda Benes
Sweetie de Philippe Malone m’a été confiée par Patrice Douchet, directeur à Saran du Théâtre de la Tête Noire, scène conventionnée pour les écritures contemporaine, pour en donner lecture au festival Text’Avril 2018. Si je connaissais d’autres textes de Philippe Malone, je découvrais Sweetie, alors inédit.
La voix d’une femme.
La femme interpelle une certaine Sweetie car elle perçoit des « bourdonnements », des « vibrations », des bruits divers, envahissants, dont elle voudrait connaître la cause. Elle est dérangée. Très dérangée. Ces bruits proviennent-ils du voisinage ou de son propre jardin ? Et les enfants qui sont peut-être à l’origine de ces «grondements» sont-ils les siens ? ceux des voisins ?… Elle s’obstine à interroger mais nul ne répond. Plus la violence de l’intrusion l’agresse, plus elle est virulente.
Elle exprime dans une seule phrase - qui se déploie par gonflement, suspension, effet de boucle - l’incompréhension, la peur, l’angoisse qui l’envahit. Des sons qui l’entourent et des mots qu’elle profère, elle résonne. Elle tente un raisonnement qui rassure. Elle se repaît de mots, se gave de certitudes. Rien ni personne ne répond à son ultime «tu m’entends, Sweetie, est-ce que tu m’entends».
J’aborde Sweetie comme une partition. La mise en page m’y invite, la construction du texte, avançant par vagues successives : vaguelettes s’amplifiant jusqu’au tsunami qui emporte et détruit tout sur son passage. La parole, comme le flux et le reflux de la marée, ne s’arrête jamais, repasse sur ces traces, les efface, laisse apparaître des reliefs, rejette à la côte toutes sortes de choses : végétaux, déchets, corps, étrangers, familiers, vivants ou morts.
Mon travail d’interprète consiste à m’approprier physiquement le texte, à en trouver le souffle juste, à en mâcher les mots jusqu’à les faire miens, à trouver la musique induite par la structure de la phrase — une seule phrase, ponctuée uniquement de virgules, avec parfois des majuscules.
Je joue avec tout ce que l’auteur met à ma disposition (assonances, allitérations, répétitions, etc.) ; ma voix, dont le registre est maîtrisé et étendu (je suis aussi chanteuse) et ma respiration servent le sens du texte dans sa polyphonie et sa musicalité.
Pour les deux présentations du travail en cours que j’ai données au Théâtre de Saran en Avril 2018 et au Théâtre du Rond-Point en Mars 2019, je suis debout, derrière un pupitre, je déroule des doigts de mes deux mains un rouleau apparement interminable sur lequel le texte est inscrit.
Le corps du texte, rendu présent par ce rouleau, n’est pas moins un personnage que ne l’est l’actrice que je suis ou la Sweetie que j’interpelle et qui jamais ne répond.
Jeudi 26 novembre
Rencontre avec l'auteur Philippe Malone
Théâtre de la Tête Noire (Saran)
Vendredi 27 novembre
Rencontre avec Thomas Coutrot, économiste et auteur de Libérer le travail. Pourquoi la gauche s'en moque et pourquoi cela doit changer (Seuil)
Théâtre d'Orléans