Conception et mise en scène Romeo Castellucci
Musique Scott Gibbons
Avec Valer Dellakeza, Luca Nava, Sergio Scarlatella, Rodolfo Salustri
Avec les hommes de la rue Ilias Aarab, Harrison Arévalo, Alex Bonnet, Baptiste Brisseault, Robert Coffin, Diego Colin, Giorgi Davitashvili, Pascal Dumont, Jean-Marc Fillet, Félix Foures, Cédric Jouin, Maxime Larouy, Thierry Lefebvre, Charles Leplomb, Adil Mekki, Denis Mercier, Julien Ouvrard, Stéphane Pouet, Wilfrid Ranni, Ulysse Robin, Félix Rudel, Jérémy Vilette, François Hoarau (et son chien) et Maric Barbereau (l’enfant)

Collaboration à la dramaturgie Piersandra Di Matteo
Assistants à la mise en scène Silvano Voltolina, Filippo Ferraresi
Ecriture des étendards Claudia Castellucci

Direction technique Eugenio Resta
Technicien de plateau Andrei Benchea
Technicien Lumières Andrea Sanson
Technicien Son Claudio Tortorici
Costumière Chiara Venturini
Sculptures de scène et automations Plastikart studio
Réalisation costumes Atélier Grazia Bagnaresi
Directrice de production Benedetta Briglia
Production et tournée Giulia Colla
Promotion et distribution Gilda Biasini
Equipe technique au siège Carmen Castelllucci, Francesca Di Serio, Gionni Gardini
Administration Michela Medri, Elisa Bruno, Simona Barducci
Consultant économique Massimiliano Colli

Societas, en coproduction avec Kunsten Festival des Arts Brussels ; Printemps des Comédiens Montpellier 2021 ; LAC - LuganoArte Cultura; Maillon Théâtre de Strasbourg - Scène Européenne; Temporada Alta 2021; Manège-Maubeuge Scène nationale; Le Phénix Scène nationale Pôle européen de création Valenciennes; MC93 Maison de la Culture de Seine-Saint-Denis; ERT Emilia Romagna Teatro Italy ; Ruhrfestspiele Recklinghausen; Holland Festival Amsterdam; Triennale Milano Teatro; National Taichung Theater, Taiwan

Auteur, metteur en scène, créateur de décors, de lumières et de costumes, Romeo Castellucci est connu dans le monde entier comme l’auteur d'un théâtre fondé sur un art total visant une perception intégrale. Ses œuvres proposent un type de dramaturgie qui échappe au primat de la littérature, faisant de son théâtre un art plastique complexe, un théâtre d’images d’une grande richesse, aboutissant à la création d’un langage aussi compréhensible que peuvent l'être la musique, la sculpture, la peinture ou l’architecture. Ses mises en scène sont régulièrement invitées et produites par les théâtres, festivals et opéras les plus prestigieux, dans plus de soixante pays.

Il a été directeur de la section Théâtre à la Biennale de Venise, « Artiste Associé » au Festival d'Avignon et actuellement « Grand Invité » à la Triennale de Milan et metteur en scène invité à la Schaubühne de Berlin.

Le Festival d'Automne a présenté une anthologie de son travail pendant deux années consécutives. Titulaire du titre de Chevalier des Arts et des Lettres de la République française et d'un diplôme honorifique de l'Université de Bologne, il est membre de l'Académie Royale de Belgique et a reçu, entre autres distinctions internationales, le Lion d'Or à la Biennale de Venise et deux Masques d'or pour l'opéra.

Du visible à l’invisible
Le théâtre de Romeo Castellucci est composé de multiples dimensions, se situant pour la plupart au-delà de la réalité qui nous est donnée à voir. Il pointe vers les zones complexes et parfois indistinctes des associations libres. La liberté est sans doute l’un des éléments essentiels de cet art qui, quoique soumis à des dispositifs d’une grande rigueur formelle, tend à faire exploser les normes et les règles communément admises pour permettre à d’autres évidences d’advenir. Des évidences intimes et subjectives, personnelles, qui surgissent par surprise en chacun d’entre nous. On pourrait dire des tableaux de Bros qu’ils se laissent envahir par une forme indéfinissable de beauté. Mais ce ne serait pas vraiment exprimer la force et l’intensité qui nous traversent. Il y a comme un rapport organique au temps, qui semble se distendre ou s’abréger, de façon nécessaire. Il y a un ailleurs qui se manifeste, au loin, mystérieusement, point de fuite d’un processus de création qui nous ébranle, nous déplace et nous met en mouvement. Le metteur en scène italien convoque une trentaine d’amateurs pour un étrange ballet dirigé à l’oreillette. Déluges d’images, de sons, de symboles et de prophéties… 
- Manuel Piolat Soleymat, La Terrasse

Un spectacle qui questionne les pulsions morbides et sécuritaires de la société. (...) Le spectateur hypnotisé se laisse happer par le chaos du monde qui s’invite sur les planches de théâtre.
- Philippe Chevilley, Les Échos

Revoilà le génie italien de la scène contemporaine. L’homme qui nous provoque, irrite nos sens parfois jusqu’à l’extrême avec une œuvre sensorielle, musicale et théâtrale souvent proche de la performance artistique. Sa nouvelle création, Bros, est un tsunami horrifique (...) parfois burlesque, toujours dérangeant.
- Le Point

Avec Bros, l’artiste italien revient à une forme théâtrale radicale et conceptuelle capable de livrer des images et des sensations aussi puissantes que l’inconfort visuel et sonore devant lequel elle installe. D’une façon inouïe, Castellucci y fait spectacle d’une violence cyclique et paroxystique.
- Christophe Candoni, Sceneweb 

"Bros" envoute autant qu'il sidère et intrigue, porté par la puissance visuelle, sonore presque viscérale du théâtre de Romeo Castellucci.
- Visionner le reportage d'ARTE

BROS

JEUDI 17 NOVEMBRE 20H30
VENDREDI 18 NOVEMBRE 19H

1H30 - Salle Jean-Louis Barrault
Spectacle conseillé à partir de 16 ans

Avec cette dernière création, Romeo Castellucci, grand maître d'un théâtre d'images radical, imagine un langage scénique inédit en réunissant sur scène un groupe d’hommes -  qui ne sont majoritairement pas des comédiens mais des participants anonymes - vêtus d'uniformes des célèbres policemen américains, consentant à exécuter le spectacle en recevant des ordres reçus par oreillette sans savoir vers quoi ils tendent.
Mettant à l'épreuve notre rapport à l'ordre et aux violences inhérentes à la Loi, notre libre-arbitre et nos responsabilités collectives, le metteur en scène italien signe un manifeste esthétique et politique sidérant qui questionne les dérives sécuritaires de notre société. Un théâtre comparable à aucun autre.

Romeo Castellucci a déjà été accueilli deux fois au CDNO, sous le mandat d'Olivier Py, avec Genesi en 1999 puis Voyage au bout de la nuit en 2002.

Le spectacle commence dans un état d’alerte. Bruits et machines évoquent des opérations de surveillance et résonnent comme des avertissements. Une dictature invisible gouverne le spectacle.
Les acteurs qui ont été recrutés n’ont pas appris leur rôle : ils l’apprennentLes Acteurs qui occupent la scène ont été recrutés à travers un appel public et n’ont pas appris leur rôle. Ils l’apprennent en même temps qu’ils le jouent. Leur rôle consiste à exécuter des ordres transmis par oreillettes.
Pour participer au spectacle, ces acteurs ont signé un pacte par lequel ils déclarent exécuter fidèlement ces ordres. Il s’agit d’un engagement qu’ils doivent être en mesure de tenir jusqu’au bout. Ici s’arrête la libre conscience. A partir de là commence l’expérience de l’aliénation au cours de laquelle ils agiront sans se préparer.
Ce dispositif, bien loin d’être une improvisation féconde ou une invitation au spontanéisme, annule le temps de la conscience et le réduit à néant. Il impose un principe de vitesse maximum qui dévore tout entre-deux critique.
Il semble coïncider avec une forme d’abandon de soi, d’oblation, dans laquelle l’acteur s’annulerait lui-même dans son rôle, un rôle que les Acteurs ne connaissent pas. Les gestes qu’ils exécutent semblent, vus de l’extérieur, “intimes”, et ils le sont. Mais nous savons aussi que ces gestes sont “intimés”, dans une obscure connexion entre intimité et injonction, dans une frénésie qui ne laisse aucune place à la réflexion.
Semblables, comme des frères. A moins qu’il ne s’agisse peut-être de la multiplication hallucinée d’une même personne qui, en un seul moment, condense des centaines d’actions successives.Leur ressemblance est renforcée par l’uniforme dont ils sont revêtus. C’est l’uniforme bien connu des policiers américains du passé. Ce rappel iconographique est là pour invoquer la Loi qui prépare et déclenche le dispositif du désastre. Le comique comme hardcore de la Loi. La puissance du comique comme mécanisme fondé sur le bas matérialisme du corps et sur le désordre fait basculer l’événement dans une dimension obscure et troublante. Le policier, dont le devoir est de faire respecter la Loi, devient ici le vecteur d’une Loi qui se métamorphose régulièrement en farce.
- Romeo Castellucci


RENDEZ-VOUS

Vendredi 18 novembre à l'issue de la représentation
Rencontre avec l'équipe
Atelier du CDNO

CINÉMA

Jeudi 17 novembre à 19h30
Vendredi 18 novembre à 18h et 18h30
En partenariat avec le Cinéma Les Carmes
COPS (1922 - 18') de Buster Keaton 
Salle Le Kid - Entrée libre

APPEL À PARTICIPANTS

Nous recherchons 23 figurants, hommes de tous âges mesurant entre 175 et 185 cm (environ), cheveux courts et barbe rasée (moustache bienvenue), aucune expérience théâtrale requise.
- disponibles du 15 au 18 novembre 2022 (répétitions + représentations).
Les inscriptions sont closes.