De et avec Kim Noble
Dramaturgie Pol Heyvaert
Technique Wout Clarysse, Mishi Bekesi et Squirrel
Musique DEEWEE

Production CAMPO Gent
Coproduction Schauspiel Leipzig, Kampnagel Internationales Sommerfestival Hamburg et Festival actoral (Marseille
Remerciements Kim remercie sa mère et l'équipe du Lord Stanley, CAMPO remercie Jeroen Vandesande, Toon Maillard et Michiel Tilley, l'écureuil ne souhaite remercier personne.

Kim Noble's ex-lover and co-host is an angry dead squirrel
Kim Noble is an English cult comedian/artist.
He lived in a sewer and in a tree. He got a very important theatre award in England.
His performances are humorous, but the squirrel doesn’t think so.
The performances are also about serious things.
Like death and friendship.


LULLABY FOR SCAVENGERS

MERCREDI 17 JANVIER 21H
JEUDI 18 JANVIER 21H

1H - Salle Antoine Vitez
Spectacle en anglais surtitré en français

Comment s’adapter à un monde qui ne veut pas nécessairement de vous ?

Kim Noble est un performeur et comédien culte en Angleterre, qualifié de « génie » par Time Out... mais aussi affublé du titre de « comédien le plus grossier » par The Times.Dans Lullaby for Scavengers, quand il ne se débat pas avec d’étranges dispositifs de son invention, il dialogue avec ses complices, un renard et un écureuil - tous deux morts - sur la condition humaine et la transmission entre générations.

C'est macabre, fantaisiste, opérant parfois dans les zones grises de la moralité. Mais c'est surtout audacieux, drôle, follement inventif et finalement émerge du bizarre et du dérangeant, une infinie tendresse. Confrontrer d'une manière décalée et absurde, à la solitude, à l'amitié et à la mort, l'immoralité peut s'avérer une arme.


JUSQU'OÙ ALLER TROP LOIN ?
Troisième volet de sa trilogie sur la solitude et l’amitié (après Kim Noble Will Die et You’re not Alone), Lullaby for Scavengers que l’on peut traduire par Berceuse pour charognards s’inscrit dans l’univers étrange, loufoque et subversif de cet artiste britannique culte en son pays qui a hérité des Monty Python un humour décalé et décapant. Son mode de vie marginal (il a vécu dans un égout et dans un arbre, gagne son pain comme agent de nettoyage en entreprise quand il n’arpente pas les scènes européennes), sa sensibilité épidermique, son goût forcené pour le bidouillage et les expériences déroutantes, sa forte tendance à la provocation pour s’oxygéner (et nous avec) dans l’asphyxie existentielle de la vie quotidienne font de Kim Noble un outsider, un cas fascinant d’acteur dont les performances excèdent les frontières du plateau. Kim Noble ne fait rien comme tout le monde, il exècre la pensée lisse, le langage policé, le politiquement correct et les productions mainstream qui ont tout pour plaire et caresser dans le sens du poil. Il fait plutôt dans le poil à gratter et l’originalité farfelue de son univers n’a rien d’une posture. Kim Noble fait figure d’hurluberlu dans le paysage scénique et son art touche à toutes les disciplines, de la performance à la création vidéo, s’exerce également au cinéma et à la télévision, comme pour mieux aller voir ailleurs s’il y est, brouiller les pistes et nous surprendre de parvenir à être tout terrain tout en restant underground. Son activité principale, si on la résumait, consiste à dépecer la condition humaine et l’autopsier sans fard sous notre regard ébahi. Sa “Berceuse pour charognard” ne fait pas exception. Radical, extrême, ce solo étonnant fleure bon le jamais vu, convie le macabre, l’obscène et l’humour dans un même geste, brasse le cafard et la dérision et délivre ses images crues et ses obsessions sans souci de la morale et du qu’en dira-t-on, sans peur de provoquer dégoût et répulsion, au cœur même de sa proposition. Accompagné de renards morts, d’un écureuil empaillé, s’adressant sans complexe à un asticot remuant et bien vivant pour le coup, Kim Noble est une personnalité désespérément tragique qui flirte avec le pathétique mais a pourtant le don de tirer le public vers l’hilarité en abordant des sujets à mille lieues d’être matière à divertissement. La mort, la folie, la relation père-fils, l’intimité, Kim Noble n’hésite pas à se mettre à nu dans toute sa vulnérabilité, sa laideur et ses bassesses d’être humain. “Nous sommes tous de la vermine” chante-t-il. Et tout son travail consiste à l’éprouver. Et le partager. Jusqu’où peut-on aller trop loin ? Kim Noble ose sans restriction (légale et morale) et si sa posture peut faire scandale, elle n’en a pas moins le panache d’être impitoyable et jusqu’au-boutiste. Lullaby for Scavengersne berce pas de douces illusions assurément mais porte à un degré démentiel de créativité un regard grinçant sur notre rapport aux “nuisibles” et aux “indésirables”, qu’ils appartiennent à l’espèce humaine ou animale.
- Marie Plantin

SOLI
UNE SOIRÉE,
DEUX SPECTACLES

Les 17 et 18 janvier à 19h30,
vous pouvez également assister à
PERDRE SON SAC
 de Pascal Rambert