Suzanne de Baecque se forme à la Classe Libre du Cours Florent puis elle intègre la promotion 6 de l’École du Nord (direction Christophe Rauck).

Durant cette formation, elle travaille à plusieurs reprises sous la direction d’Alain Françon, parrain de la promotion. Elle fait aussi la rencontre d’intervenants comme Cyril Teste, Guillaume Vincent, Frédéric Fisbach, Cécile Garcia-Fogel, Jean-Pierre Garnier, André Markowicz, Pascal Kirsch ou encore Margaux Eskenazi.

Elle joue le rôle de Lisette dans le spectacle d’Alain Françon, La Seconde surprise de l’amour de Marivaux, création au Théâtre du Nord et à l'Odéon, puis en tournée.

Elle sera aussi comédienne dans une des prochaines créations de Séverine Chavrier, une adaptation de Absalon, Absalon ! de William Faulkner au CDN Orléans/Centre-Val de Loire où elle est également artiste associée. Elle y présentera à partir d’octobre 2022 sa première mise en scène.

Au cinéma et à la télévision, elle tourne dans plusieurs productions sous la direction de Sarah Suco (Les Éblouis), Blandine Lenoir, Nikola Lange (dans la série féministeDerby Girl) ou encore Anne de Petrin

TENIR DEBOUT

Jeudi 13 janvier 18h
Vendredi 14 janvier 18h30

45 minutes, Salle le Kid - Ouvertures publiques, entrée libre sur réservation ici

Suzanne de Baecque, élève de l'École du Nord, devient artiste associée au CDNO.
La saison 21/22 sera l'occasion de plusieurs accueils en résidence et d'ouvertures publiques autour de sa prochaine création Tenir debout présentée en septembre 2022.
Comme elle le dit elle-même : "La forme est en construction. Je dois encore chercher, revoir, modifier, enlever, ajouter..."

À l’été 2020, dans le cadre des Croquis de Voyage (projet immersif proposé en dernière année de formation) à l’Ecole du Nord de Lille, Suzanne de Baecque décide de se présenter à l’élection de Miss Poitou-Charentes 2020. En tant qu’actrice, elle décrit un besoin de vivre l’expérience intimement, de se mettre en scène dans le réel. Infiltrer le comité à sa manière, sentir comment le concours transforme son propre corps. Mais aussi partir un mois en à la rencontre de ses concurrentes. Des jeunes filles de son âge qui se présentent aux concours de beauté et dont le rêve est de devenir « Miss régionale ». Comprendre ce rêve qu’elles ont toutes en commun. Comment en 2020, alors qu’une nouvelle parole féministe est en train de naître, de se libérer, peut-on avoir envie de devenir Miss ? Qu’y va-t-il derrière ces corps que l’organisation Miss France fabrique ?


J’ai rencontré sept jeunes filles, aux parcours de vie et origines sociales différents. Je les ai regardées et beaucoup écoutées. Je suis un peu entrée dans leurs vies, certaines sont devenues des amies. J’ai essayé de comprendre aussi.

De ces rencontres de septembre est née une matière documentaire : textes, vidéos, enregistrements sonores..., et notamment des portraits étonnants de jeunes filles d’aujourd’hui. Elles s’appellent Kiara, Lauraline, Chloé, Lolita, Siham, Océane et Clémence. J’ai récolté chacune de leurs paroles, chacune de leurs expressions pour en faire des textes. Il n’y a que leurs mots à elles, c’est documentaire. Dans ces textes elles se confient sur leur rapport souvent violent au corps, ce qu’elles pensent de la politique et de leurs mères. Elles m’ont parfois parlé de leur sexualité et du regard que portent les hommes sur elles. Elles me racontent leur travail, l’endroit où elles vivent, comment elles mangent. L’une d’elle s’interroge sur la femme qu’elle est en train de devenir en me parlant de sa collection de bouddha. Une autre me raconte son rapport à l’amitié en me décrivant sa solitude. La troisième vient de perdre vingt kilos en deux mois pour le concours, elle était rugbywoman professionnelle.

À chaque fois je me déplaçais où elles habitaient. Je suis allée dans les quatre départements de la région pour les rencontrer. Je me suis passionnée pour ce territoire qui était la terre d’adoption de ma mère mais que je connaissais mal. J’ai découvert cet endroit à travers les gens qui y vivaient que je rencontrais sur mon chemin. Ils ont tous constitué ma carte de voyage.

Tout le projet tourne autour de la question du regard. Que le comité Miss France porte sur les jeunes femmes, que je porte sur moi-même et sur les autres candidates, que les Miss portent les unes sur les autres et sur leurs propres parcours de vie. Dans la mise en scène, il faudrait une pluralité de ces différents points de vue. S’exposer aux multiples regards pour comprendre vraiment ce qui se joue dans ces élections régionales, ce qu’elles racontent d’ultra contemporain malgré leur apparence désuète ou franchement passéiste.

Suzanne de Baecque